Portraits de
parisiens
Marie-France Cohen
Illustrations : Cassandre Montoriol
Démodée, elle ? Jamais ! Elle a marqué de son empreinte l’élégance à la Française. Inspiré plusieurs générations de femmes dans leur façon d’envisager leur home sweet home. Mi bohême, mi chic, Marie France Cohen a depuis toujours « la passion de faire autrement » et ça lui réussit plutôt bien. Avec la création de Bonpoint puis Merci, elle a su, accompagnée de son époux Bernard, donner le bon ton et marquer au passage plus d’un bon point. Aujourd’hui, alors qu’elle pourrait s’occuper de sa belle maison et de son jardin parisien (où elle nous reçoit), partir en croisière et laisser voguer la galère bien loin derrière, elle préfère se lancer dans une nouvelle aventure.
A 73 ans, elle est à l’origine d’un slow business digital qui verra le jour en septembre entourée de l’une de ses belle-filles et de jeunes femmes créatives. Celle qui avoue « avoir toujours été fascinée par le talent des autres » invite un artiste, un peintre en l’occurrence, et partage avec nous des « morceaux choisis » de son œuvre sur des objets du quotidien. Une façon d’amener la couleur dans la maison.
« Le projet va s’appeler démodé et sera forcément très à la mode ». On n’en doute pas vu les sublimes objets qu’elle nous dévoile. Une fois encore, elle a su retranscrire avec justesse et poésie nos envies du moment. « Je n’aime pas le côté mode à tout prix. Moi ce qui m’intéresse, c’est la modernité » lance-t-elle.
Celle qui avoue « être traumatisée par la copie » et détester cette duplicité des lieux qui uniformise nos pays ne croit que dans le vrai. Une vérité qu’elle retrouve dans Paris. « Malgré toutes les blessures et les misères qu’on lui fait, Paris reste une ville importante. De nouveaux quartiers se réveillent, comme le Sentier. Il y a une énergie, ça pétille partout, c’est beau. Quand je vois ces jeunes qui se lancent, je les trouve courageux » ! Pour conclure, on lui demande, elle qui cuisine si bien paraît-il, de nous donner sa recette du bonheur : « Une famille, des amis, une maison et une belle table. Car une maison, si les fourneaux sont éteints et les lits vides, n’existe plus ». C’est pourtant simple de ne pas se tromper !