Portraits de
parisiens
Dominique, une femme à sa fenêtre
Dans la vie, il y a ceux qui gardent une fenêtre ouverte sur le monde et ceux qui mettent leur petit monde à leur fenêtre. Dominique, elle, a choisi son camp. Dans une rue discrète du Marais, elle anime au fil des saisons le rebord de sa fenêtre du rez-de-chaussée de scénettes pour son bonheur et celui des passants. Depuis bientôt dix ans, elle compose suivant son inspiration. « C’est grâce à ma vitre de protection ! C’est comme une vitrine et c’est bien plus gai que de récupérer les canettes de bière des passants peu scrupuleux ! ».
Je n’imagine pas un appartement sans décoration. Je ne peux pas me contenter d’avoir des plantes sans qu’il y ait quelque chose en plus autour. Des petits personnages, un papillon…
Elle utilise ce qu’elle a sous la main et comme elle adore les petits objets, elle avoue qu’elle a de quoi faire. Les plantes sont réelles, le reste, elle improvise, selon le thème, avec des personnages et des décors de maison de poupée. L’hiver, on file dans un univers enneigé animé de sapins et chalets. Pour Pâques, l’ambiance est aux cloches et aux lapins pour amuser les enfants. Parfois, si on a de la chance, Halloween et ses citrouilles passe aussi par là.
Je laisse les saisons m’inspirer. Quand je vois les feuilles tomber, je me dis, l’automne est là, le soleil c’est fini et je me lance dans un nouveau décor
Parfois, elle se ruine dans des boutiques du quartier (elle affectionne les fleuristes) ou elle commande sur un site Belge des accessoires « trop mignons » qu’elle ne trouve pas ailleurs. Les voisins des autres immeubles lui lèguent régulièrement des plantes ou des « petits trucs » pour agrandir son univers. Car chez elle aussi s’est très habité ! « Il y a des crèches pour Noël et des petits bonhommes partout ! Heureusement qu’elle colonise la fenêtre car il n’y aurait plus de place ici ! » s’en amuse son fils Sam.
Elle prolonge même son univers féérique jusque dans la cour de son immeuble qu’elle embellit de plantes vertes, de chaises en fer forgé blanc et de sculptures. Bienveillante, elle met son petit monde à la portée de tout le monde. N’en déplaise aux grincheux, cette Blanche Neige parisienne ne compte pas pour des pommes (enfin prunes ) !