19 décembre 2019

Portraits de
parisiens

Des nounours bien léchés

Vous les avez peut-être déjà vu prenant un verre en terrasse, croisé sur un scooter ou tranquillement adossés dans la vitrine d’un commerçant ? Certains ont même eu la chance de participer à un tea time avec eux à la mairie du Vème arrondissement ! Eux ? Ce sont les nounours des Gobelins nés de l’envie un peu dingue de Philippe le patron du Canon de la presse, une librairie presse de l’avenue des Gobelins. Dans le quartier tout le monde le connait et le surnomme désormais : le papa des nounours.

Librairie Presse

25, avenue des Gobelins, 75013 Paris
  

Tout a commencé parce que mon doudou Gorille voulait un doudou

Quand on parle avec Philippe, on hésite entre le prendre pour un doux rêveur ou un farfelu ! Surtout quand il commence son incroyable histoire par  « un jour mon gorille me dit : je connais toutes tes joies et tes peines, mais moi, j ai personne à qui me confier ». Pour le consoler, il lui offre un gros gorille. Ensemble, ils sont heureux, jusqu’au jour où Super Gorille- oui c’est son nom-  lui dise : « Et moi ? Je suis le doudou de ton doudou mais  je n’ai pas de doudou ». Commence alors un road movie, une échappée à trois pour trouver l’ours rare qui les conduit jusqu’à une boutique de peluches géantes. Là, Philippe et ses deux amis tombent sur trois gros nounours délaissés. Impossible de les séparer, il les achète et tout s’emballe alors rythmé par une série de voyages et de rencontres improbables.

Ce qui me plait avec cette histoire, c’est qu’elle crée du lien

Transbahutés de Berlin à Copenhague, les nounours finissent par atterrir avenue des Gobelins. Ils font des petits et débordent de la devanture de la maison de la presse jusqu’à la terrasse du bistrot d’à côté. Les voisins réclament leur doudou eux aussi… L’épidémie de câlins se propagent très vite chez les commerçants du quartier qui veulent bien en adopter un. Les nounours créent de l’émotion, questionnent le passant, surprennent… Généreux, on les retrouve dans une école, une salle de cinéma, un EPAD, chez un copain dans le 11ème et même à un goûter à la mairie du Vème arrondissement qui réunira 2 800 personnes !

Tout le monde veut savoir pourquoi je fais ça, combien ça coûte… mais ça ne m’intéresse pas. On peut faire des choses gratis juste pour le plaisir vous savez ?

Pourtant dans ce monde, tout n’est pas rose. Il y a des tentatives d’enlèvements, des portées disparus, et même des brûlures par cigarettes ! Cela ne freine en aucun cas Philippe qui se défend d’être un simple rêveur. « C’est du concret ce que l’on fait ». Après le mariage des nounours, la google map pour les localiser dans Paris, il a encore plein d’idées en tête comme les envoyer en l’air s’il trouve une compagnie aérienne qui se laisserait tenter ! Désormais, si avant il faisait la sieste, il passe aujourd’hui son temps à s’occuper de ses nounours pour réveiller l’âme d’un quartier. Car ce qui l’intéresse avant tout, c’est de continuer à faire sourire les gens. Alors comme dans toute les belles histoires, gageons que celle-ci se finira bien (on sait déjà qu’ils ont eu beaucoup d’enfants !).